Tout d’abord :
Qu’appelle-t-on « méthodes alternatives » ?
Les méthodes « alternatives », terminologie inventée en 1978 par le physiologiste David Smyth, regroupent les méthodes permettant de satisfaire un ou plusieurs principes des « 3R » (pour « réduire, raffiner, remplacer »).
Les méthodes de substitution : ex vivo (prélèvements de tissus d’animaux vivants) ; in vitro (modèles cellulaires) ; in silico (modèles biomathématiques utilisant des bases de données issues d’expérimentation in vivo ou in vitro) ; chimie analytique ; regroupement de substances et méthodes de références croisées (lorsque certaines substances ont des points communs suffisants avec des substances déjà connues) ; cellules souches ; organes bio-artificiels ; cultures organotypiques (modèles construits à partir de fragments de tissus ou d’organes).
Les méthodes de réduction : méthodes statistiques (par lesquels on obtient plus d’informations à partir d’un seul protocole) ; utilisation d’espèces pour lesquelles les connaissances scientifiques établissent qu’elles sont moins sensibles à la contrainte que d’autres ; contrôle de la variabilité de la réponse (par les paramètres environnementaux et le statut sanitaire et génétique des animaux) ; « omics » (techniques d’analyse explorant au niveau moléculaire la synthèse des protéines) ; modèles animaux transgéniques ; stratégies de tests intégrés (ITS – stratégie consistant en des séries de tests, effectués en commençant par des tests substitutifs, avec une évaluation et une prise de décision « arrêt » ou « poursuite » à chaque étape du processus).
Les méthodes de raffinement : diminution de la douleur (examen clinique) ; imagerie du petit animal in vivo (IRM, ultrasons, bioluminescence, scintigraphie, tomographie) ; télémétrie (enregistrement de paramètres physiologiques en continu).
Vous pourrez trouver le document complet ici : http://www.ineris.fr/centredoc/dp-methodes-alternatives.pdf
Maintenant, voici des exemples de solutions alternatives :
Expérimentations animales et Epithelix
Une société genevoise recrée des tissus humains pour tester l’efficacité de produits actifs.
Les rats de laboratoire devraient pouvoir bientôt vivre en paix grâce à une société genevoise, Epithelix. L’entreprise a développé une
alternative aux expérimentations animales. Elle produit des tissus humains reconstitués in vitro. A partir de déchets opératoires, elle fabrique des boîtes appelées MucilAirqui
reproduisant l’épithélium, le tissu des cellules respiratoires humaines. Il est ainsi possible d’étudier la toxicité ou l’efficacité de principes actifs dans des conditions qui rappellent celles
du corps humain.
De plus, ces boîtes ont l’immense avantage d’offrir une longévité d’une année alors que les produits concurrents ne dépassent pas une durée d’utilisation d’un mois. «Ce n’est pas de la
science-fiction, c’est de la science!» Difficile de ne pas voir l’enthousiasme de Samuel Constant, directeur opérationnel d’Epithelix, lorsqu’il montre ces boîtes de MucilAir. Chacune contient la
possibilité de sauver un animal de laboratoire, explique-t-il. L’objectif est certes scientifique, mais aussi éthique. Les chercheurs qui refusent d’effectuer des expérimentations animales y
trouvent une alternative crédible, unique au monde, à la recherche sur les animaux. Outre leur efficacité pour tester la toxicité des produits, elles offrent des solutions à la recherche sur les
pathologies oto-rhino-laryngologiques comme la mucoviscidose. Autrefois considérée comme peu «rentable», la recherche sur la mucoviscidose figure désormais à l’agenda des grands groupes qui
cherchent à se diversifier.
Epithelix a remporté le Prix 2011 de l’innovation de la Chambre France-Suisse pour le Commerce et l’Industrie en janvier de cette année pour leurs recherches.
Une reconnaissance du Centre européen pour la validation de méthodes alternatives constitue le prochain objectif de l’entreprise Lorsqu’on lui pose la question des perspectives de la société,
Samuel Constant évoque le développement de tissus d’autres organes vitaux pour faire avancer la lutte contre d’autres pathologies. «Il est possible d’envisager la reconstitution des tissus du
corps humain dans son entier. C’est l’avenir, pas de la science-fiction!» sourit-il.
Ne souhaitant pas s’allier à un grand groupe pour assurer leur indépendance, les trois scientifiques à l’origine de la société – Ludovic Wiszniewski, Huang Song et Samuel Constant- ont tout
d’abord mis la main au porte-monnaie pour créer leur société. Jusqu’à aujourd’hui, Epithelix s’est passé d’investisseurs.
Les industries pharmaceutiques ont été les premières à leur faire confiance. Grâce aux nombreux prix remportés, et à la longévité de leur produit, les directeurs d’Epithelix ont aujourd’hui des
clients dans le monde entier, l’industrie chimique, pharmaceutique et cosmétique, tout comme les laboratoires de recherche universitaire, et emploient une équipe de neuf personnes.
Le contexte a été propice, explique Samuel Constant. La Loi Reach votée par le Parlement européen en décembre 2006 a obligé tout type d’industrie à tester la toxicité des produits avant leur mise
sur le marché. Les tests effectués sur les tissus humains reconstitués sont plus économiques et plus simples que ceux issus de l’expérimentation
animale. Et ils sont au moins aussi fiables, indique Samuel Constant en répétant qu’Epithelix entretient une réelle volonté – une vocation même – de réduire l’expérimentation animale.
Source : http://stopauxanimauxdansleslabos.blogspot.com/2011/03/plus-dexperimentations-animales-pour.html
Comment tester un produit sans recourir aux animaux
Première étape : Consultation d’une base de données informatique
On entre la carte d’identité de la molécule dans une base de données informatique. Celle-ci contient le profil des molécules déjà testées sur l’animal : la façon dont leurs atomes sont agencés, l’organe qu’elles visent, leurs effets toxiques, etc.
Cette comparaison permet de prédire le comportement de la nouvelle molécule. Si sa forme se rapproche de celle d’un poison notoire, la molécule est abandonnée.
Deuxième étape : Tester le produit sur des cellules
On verse le produit sur des cellules humaines maintenues en vie dans de petites boîtes. Au bout de quelques heures, on regarde si ces cellules ont fabriqué des protéines de stress, destinées à protéger la cellule contre les produits toxiques.
Leur présence indique que la molécule testée est capable de pénétrer dans les cellules et d’y faire des dégâts. Si c’est le cas, la molécule est abandonnée.
Troisième étape : Tester le produit sur des bactéries
Le produit est livré à des organismes miniatures, des bactéries. Celles-ci ont la propriété de se multiplier rapidement. Chaque fois qu’une bactérie se divise, elle transmet à sa "fille" un lot d’ADN qui lui permettra de fabriquer les substances dont elle a besoin. Si le produit a une action sur l’ADN, cela se verra en deux jours : les bactéries n’auront plus le même aspect que les bactéries de départ car elles auront reçu de leur "mère" un ADN abîmé.
Cette vérification est importante car, chez l’homme, un ADN détérioré et non réparé peut conduire à un cancer.
Quatrième étape : tester le produit sur des tranches d’organes ou des cellules de peau
Cette étape cherche à savoir comment le produit se comporte dans un organe entier, plus complexe qu’une culture de cellules. Il est en effet constitué de cellules variées, organisées dans l’espace et qui communiquent entre elles. On injecte le produit dans des tranches de foie ou de rein humain, maintenues dans un milieu nutritif. Puis on regarde si une partie de l’organe cesse de fonctionner.
Pour les produits qu’on applique sur la peau, on place la substance sur de l’épiderme humain en culture. Comme notre peau, il contient plusieurs strates de cellules et une couche cornée protectrice. Au but de quelques jours, on compte le nombre de cellules mortes, signal que le produit est irritant. Ce test remplace le test d’irritation sur les animaux.
Référence : Comité pour la Validation des Méthodes Alternatives (Interagency Coordinating Committee for the Validation of Alternative Methods ) est en charge d’ évaluer et de valider scientifiquement toutes nouvelles méthodes substitutives aux tests sur animaux.
Méthode scientifique de recherche in vitro : La culture de cellules et de tissus
Dr ray Greek (EFMA) :"La recherche in vitro sur les tissus vivants s’est avérée associée à beaucoup de grandes découvertes. Bien que le tissu humain n’ait pas toujours été utilisé, il y en a pourtant toujours eu à disposition. Les cultures de sang, de tissus et d’organes représentent les bancs d’essais idéaux pour tester l’efficacité et la toxicité des médicaments."
Kathy Archibald (EFMA) : "Les techniques in vitro ont une longue et illustre histoire, changeant même le cours de la découverte médicale avec la découverte de la pénicilline en 1928 par Sir Alexander Fleming."
Il y a 2 façons d’étudier les parties d’un organisme vivant in vitro : Maintenance in vitro du fragment d’un tissu, organes...et Culture de cellules et de tissus in vitro. Il y a beaucoup de domaines de recherche possible :
Expériences sur des virus
Expériences sur des hormones et glandes
endocrines
Expériences toxicologiques
Expériences sur des substances
tératogènes, cancérogènes, mutagènes
Études immunologiques
Études des enzymopathies
Copyright : Doctors Against Animal Experiments
Les cellules sont stockées dans l’azote liquide.
Copyright : Doctors Against Animal Experiments
Milieu de culture et flacon pour la culture in vitro de cellules.
Copyright : Doctors Against Animal Experiments
Mettre le milieu de culture dans un flacon pour cultiver des cellules.
Copyright : Doctors Against Animal Experiments
Évaluation des changements des cellules cultivées après qu’elles aient été exposées à au test d’une substance.
Copyright : Doctors Against Animal Experiments
Des cultures de cellules de peau en train de croître dans ces fioles en plastique peuvent être employées pour évaluer la corrosivité de substances testées sur la peau.
Source : Doctors against animal experiments
Bibliographie indispensable sur les méthodes substitutives
"From Guinea Pig to Computer Mouse" - Auteurs : Nick Jukes et Mihnea Chiuia - Édition : InterNICHE (2003).
"Sacred Cows and Golden Geese : The Human Cost of Experiments on Animals" - Auteurs : C. Ray Greek et Jean Swingle Greek - Éditeur : Continuum (2002).
"Specious science : How Genetics and Evolution Reveal Why Medical Research on Animals Harms Humans" - Auteurs : C. Ray Greek et Jean Swingle Greek - Éditeur : Continuum (2003).
"Vivisection or Science ? : An Investigation into Testing Drugs and Safeguarding Health" - Auteur : Croce P - Éditeur : Zed Books (1999).
"What Will We Do If We Don’t Experiment On Animals ? Medical Research for the Twenty-first Century" - Auteurs : C. Ray Greek et Jean Swingle Greek - Éditeur : Trafford Publishing (2004).
Banque de données alternatives à la dissection et la vivisection
Animals in Labs Info Service : http://www.alisdatabase.org/
Association of Veterinarians for Animal Rights : http://www.avar.org/
Science Education Alternatives Today : http://www.animalearn.org/
European resource Centre for alternatives in Higher Education : http://www.eurca.org/
International Network for Humane Education : http://www.interniche.org/index1.html
Base de données sur des méthodes alternatives avancées aux expériences animales dans des sciences biomédicales : http://ecvam-sis.jrc.it/
Médecins, chercheurs et laboratoires contre la vivisection
Banque de tissus humains pour la recherche biomédicale : http://www.ukhtb.org/main/
Centre européen pour la validation des méthodes alternatives : http://ecvam.jrc.it/index.htm
Doctors & Lawyers for Responsible Medicine : http://www.dlrm.org/
Dr Hadwen trust : http://www.drhadwentrust.org.uk/
Europeans For Medical Advancement : http://www.curedisease.net/
Humane Research Trust : http://www.humaneresearch.org.uk/
Interagency Coordinating Committee for the Validation of Alternative Methods : http://iccvam.niehs.nih.gov/
Physicians Comittee for Responsible Medecine : http://www.pcrm.org/
D’autres liens sur les alternatives à la vivisection
ALTERNATIVES TO SKIN IRRITATION TESTING IN ANIMALS .
ALTWEB .
Center for Alternatives to Animal Testing (CAAT) .
INTERNATIONAL CONFERENCE ON HARMONIZATION .
INVITTOX : In VITRO TECHNIQUES IN TOXICOLOGY .
TISSUE TRANSFORMATION TECHNOLOGIES.
TOXICITY TESTING IN ANIMALS : ALTERNATIVE MODELS.
Source : http://www.stopvivisection.info/article.php3?id_article=91
Mesurer la toxicité d'une substance sur les cellules humaines qu'ils utilisent. Bombardées de rayons lumineux
C'est à Toulouse qu' il a trouvé comment éviter les tests sur les animaux!
Et il ne l'a pas trouvé tout seul. C'est avec le biophysicien Jean-François Tocanne que ce chercheur en biologie cellulaire, Christophe Furger, a mis au point dans les locaux de l'Insa, à
Toulouse, le test Valitox. La particularité de leur découverte, aujourd'hui assortie d'un brevet, est d'offrir une alternative aux tests pratiqués sur les animaux. Pour démontrer
la toxicité aiguë d'une substance, ces deux anciens du CNRS créateurs de la société NovaLeads en 2001 utilisent des cultures de cellules humaines au lieu de contaminer des souris jusqu'à ce que
maladie ou mort s'en suive…L'avantage serait triple : une plus grande fiabilité, un coût cent fois inférieur, et le respect de la vie animale.
Comment ça marche ?
C'est d'ailleurs au nom de ce respect que plusieurs organisations, SPA, fondation Brigitte Bardot (lire La Dépêche du dimanche 13 septembre), 30 millions d'amis etc, ont financé une partie des
recherches de NovaLeads. L'enjeu est de taille alors qu'est mis en place le programme européen Reach visant à mesurer la toxicité d'environ 130 000 composants chimiques mis en circulation avant
1981.
Schématiquement, c'est par la lumière, la fluorescence, que Christophe Furger, Jean-François Tocanne et leur collègue Sylavain Derick parviennent à mesurer la toxicité d'une
substance sur les cellules humaines qu'ils utilisent. Bombardées de rayons lumineux, l'ADN des cellules en bonne santé les absorbent sans pouvoir les émettre. Une fois intoxiquées, les cellules
menacées réfléchissent les rayons grâce à l'espace libéré entre les molécules d'ADN endommagées.
Dans l'étude confiée par les associations de la cause animale, le test Valitox appliqué sur une cinquantaine de substances a donné un taux de
prédictivité (sorte de degré de confiance) de 82 % quand les tests sur les souris culminent à 60 %.Encore unique en Europe, Valitox pourrait trouver son utilisation dans le programme Reach
qui s'étale sur une dizaine d'années… à condition d'obtenir à temps les feux verts techniques et administratifs. Auquel cas, plusieurs millions de souris lui diraient merci.
Source : http://forum.doctissimo.fr/animaux/Chiens/alternatives-experimentation-animale-sujet_19118_1.htm
Et si le sujet, vous intéresse, vous pourrez trouver encore d’autres exemples sur le Net. N’hésitez d’ailleurs pas en faire par sur ce blog !
Concernant les infos légales en vigueur en Belgique, vous pouvez consulter ce site : http://www.health.belgium.be/eportal/AnimalsandPlants/animalwelfare/animalexperimentation/index.htm?fodnlang=fr
Au niveau européen, vous pourrez entre autre, prendre des informations ici : http://ec.europa.eu/consumers/sectors/cosmetics/animal-testing/index_fr.htm